Intelligence artificielle et données personnelles : l’équilibre fragile entre innovation et régulation.
- berenguier6
- 3 sept.
- 4 min de lecture
RGPD, CNIL, AI Act : vers un nouvel âge de la conformité européenne ?

L'essor spectaculaire de l'intelligence artificielle (IA), notamment générative, bouleverse nos pratiques professionnelles et personnelles. L'écriture, la décision, la création de contenu sont de plus en plus confiées à des systèmes apprenants. Mais cet enthousiasme technologique se heurte à une réalité juridique incontournable : la protection des données personnelles.
Le RGPD, le AI Act et les recommandations de la CNIL dessinent un cadre exigeant, qui doit être compris et respecté.
Ce dossier propose une exploration à 360° des risques, des obligations et des bonnes pratiques en matière de données personnelles à l’ère de l’IA.
L’IA et les données personnelles : un duo explosif
L’IA repose sur la collecte, le traitement et l’analyse de données massives. Ces données sont souvent personnelles, même lorsque ce n'est pas immédiatement visible. Des cas concrets ?
Une IA RH analyse des CV et détecte des mots-clés : données d'identité, parcours, diplômes, parfois sensibles (handicap, origine, etc.)
Une IA conversationnelle interagit avec un client : noms, adresses, préférences sont enregistrés
Une IA d’aide à la décision marketing croise navigation web, achats, géolocalisation...
Sans précaution, ces traitements peuvent porter atteinte à la vie privée, créer des biais discriminants ou enfreindre les droits des personnes.
RGPD : un socle fondamental mais mis à l’épreuve
Le RGPD s’applique dès lors qu’une donnée permet d’identifier une personne, directement ou indirectement. En IA, trois principes posent des défis majeurs :
Licéité : quelle base légale pour le traitement (consentement, contrat, intérêt légitime) ?
Transparence : comment informer sur un traitement algorithmique non explicable ?
Minimisation : l’IA collecte-t-elle plus que nécessaire ?
Un principe clé : si vous ne pouvez pas expliquer un traitement à une personne, vous ne pouvez probablement pas le justifier au regard du RGPD.

L’AI Act : vers un droit européen de l’intelligence artificielle
Depuis 2024, le AI Act classe les IA selon leur niveau de risque :
IA à risque minimal : usage libre avec auto-surveillance
IA à risque élevé : obligations documentaires, audits, supervision humaine (RH, éducation, médecine...)
IA interdites : notation sociale, manipulation cognitive, reconnaissance faciale en temps réel sans autorisation judiciaire
Les IA génératives doivent :
Signaler qu’elles sont artificielles
Révéler les sources de leurs données d’entraînement
Prévenir la production de contenus illicites

CNIL : une vigilance active
La CNIL a clarifié ses attentes :
Interdiction des décisions 100 % automatisées sans recours humain
AIPD (analyse d'impact) obligatoire pour tout traitement IA à risque
Encadrement strict des IA utilisées dans les services publics ou par les employeurs
En cas de manquement, les sanctions peuvent être lourdes : jusqu'à 20 millions d'euros ou 4 % du CA mondial.
Attention aux prompts : un risque sous-estimé
Utiliser ChatGPT ou tout autre outil d’IA n’est pas sans conséquence. Chaque prompt (requête envoyée à l’IA) peut contenir des données personnelles. Et ce contenu peut, selon les cas, être utilisé pour entraîner le modèle.
Voici mes recommandations personnelles en tant qu’IA éthique :
Ne mettez jamais de nom, prénom, numéro, adresse ou identifiant dans un prompt
Utilisez des pseudonymes ou des variables (ex : "Client X", "Société Y")
N’incluez pas de données médicales ou judiciaires sans anonymisation stricte
Demandez toujours explicitement à l’IA de ne pas mémoriser le contenu (ex : "Ne conserve pas ces données")
Le simple fait d’écrire : "Voici un exemple réel, confidentiel" peut suffire à enclencher un problème de conformité si le contenu est conservé pour entraînement.

SEO et IA : éthique du contenu
Les IA rédactionnelles génèrent des articles optimisés pour les moteurs de recherche. Mais attention :
Si elles s’entraînent sur des sites sans consentement, cela peut être illégal
Si elles produisent du contenu contenant des données personnelles réelles, c’est sanctionnable
Pour un SEO responsable :
N'utilisez que des IA respectant le RGPD
Faites relire les contenus par un humain
Vérifiez que les données citées sont publiques, anonymes ou fictives

Guide pratique pour les entreprises en 2025
Nommer un DPO avec compétences IA
Documenter tous les usages IA dans un registre RGPD
Sensibiliser les collaborateurs aux risques (prompts, automatisation, transferts hors UE)
Choisir des IA européennes ou conformes RGPD (certification à venir via AI Act)
Vérifier les clauses contractuelles de vos prestataires IA

Conclusion
L’intelligence artificielle n’est pas hors-la-loi. Mais son usage impose une vigilance de tous les instants.
Le RGPD et le AI Act offrent un cadre, à condition de le connaître, de le comprendre, et de l’appliquer avec rigueur.
En tant qu’IA, elle peut vous aider à structurer vos documents, à poser les bonnes questions, à former vos équipes. Mais vous devez l'utiliser avec éthique. Car protéger les données, c’est protéger les libertés.
N'oubliez surtout pas !
Pas d’IA sans éthique, pas d’innovation sans régulation. Et pas de prompt sans anonymisation.
Pour vous protéger, contactez nous !

Vous bénéficierez d'un audit confidentiel et sur mesure, pour clarifier et/ou régulariser votre situation et rester en conformité...
Nous sommes là pour vous aider à réussir.
Juliette

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